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BALLON D'OR
FRANCE FOOTBALL 1984



LAUREAT
Michel PLATINI


En cette année 1984 que l’on pourrait appeler l’An II platinien, Michel Platini triompha à la quasi-unanimité des jurés avec un total incroyable et presque extravagant de 128 points sur 130 possibles. Dans l’histoire du Ballon d’Or, jamais on n’avait vu un champion provoquer sur son nom un tel raz-de-marée. Ce qui soulignait, à la fois, le talent très supérieur du lauréat mais aussi, indiscutablement, la différence de classe et de grandeur qui le séparait, tout en haut de l’échelle, de ses plus proches rivaux. Seuls deux jurés (Portugal et Suisse) le placèrent en deuxième position, lui préférant respectivement Rush et Tigana. Malgré le plébiscite de Platini, son dauphin totalisa 57 points et réduisit l’écart de 13 points (71, contre 84 l’année précédente). C’est dire qu’à sa façon il contesta un petit peu l’empereur. Pour son style, son tempérament, son élégance et son influence sur le jeu collectif, ce fut Tigana qui se détacha du reste d’une troupe très clairsemée.

Tout au long d’une année fabuleuse, Michel Platini aura fait la moisson la plus ample et la plus riche qu’on puisse imaginer : champion d’Italie et vainqueur de la Coupe des Coupes avec la Juventus Turin, champion d’Europe avec l’équipe de France, meilleur buteur du Calcio (20 buts) et roi des buteurs de l’Euro 84 (9 buts). Il n’a rien laissé traîner en route.
Au-delà de ses énormes qualités techniques, Platini s’est forgé, depuis son séjour en Italie, une valeur morale et une soif de victoires ou de titres, que tous les plus brillants succès du monde ne parviennent pas à apaiser ou à freiner. C’est en cela qu’il a accompli les plus gros progrès, s’approchant d’une sorte de perfection qui n’existe pas, bien sûr, mais à laquelle le talent diversifié et complet du capitaine de l’équipe de France ressemble beaucoup.
Il y a du Fregoli dans ce Platini-là, capable de changer sans cesse de costume et de rôle au cours d’un même match. On l’attendait devant, on le retrouve derrière. On le voit construire au milieu, on le revoit quelques secondes plus tard chasseur de buts devant la cage adverse.
C’est qu’il peut et sait tout faire : sa maîtrise technique dans les dribbles aériens se complète d’un foudroyant pouvoir d’accélération balle au pied ou sans ballon. Son jeu de tête tire sa force d’un timing incomparable et d’une terrible frappe horizontale ou piquée, plus encore que d’une excellente détente aérienne. Son habileté sur les coups francs directs n’est plus à vanter, même si sa précision a paru parfois un peu émoussée ou déréglée.
Capable de varier à loisir la vitesse, la longueur, la trajectoire de ses passes, inégalable dans l’art de la transversale ou de la passe longue dosée avec une justesse diabolique, le Platini stratège et meneur de jeu constitue un système tactique à lui tout seul. Sa vitesse de démarrage, de jugement et d’exécution permet à toute l’équipe de passer, sans transition ni temps morts, d’une attitude défensive à une position d’attaque. Il est le véritable patron du jeu, qui entend tout régenter, et apporte au travail d’ensemble sa touche d’improvisation personnelle. A la Juventus, son entraîneur Trapattoni l’a bien compris, qui lui a confié les clés de la maison. « Le jour où Michel se décidera à être enfin le chef qu’il doit être, il n’aura plus d’égal, et la Juve non plus », avait-il dit en 1983. Un an plus tard, son vœu est exaucé.
Ce Platini chef de bande en profita un peu plus tard pour écumer l’Euro 84 à la tête des Bleus. Le buteur infatigable n’a pas cessé de frapper à droite et à gauche dans ce Championnat d’Europe, tout comme il l’avait fait dans la jungle italienne pendant six mois. Numéro 10 astucieusement déguisé en numéro 9, attaquant de pointe à ses moments perdus ou plutôt gagnés, avant-centre fer de lance télescopique qui recule discrètement lorsqu’on veut le marquer, et qui s’avance brusquement quand on l’oublie un peu trop vite.
Mais c’est surtout par l’exemple qu’il donne, du courage, de la combativité, de l’engagement total, de la volonté farouche de ne jamais renoncer, c’est pour les coups de gueule qu’il lance en pleine bataille à l’intention de ses partenaires, c’est par cette énergie parfois débordante qu’il met à tacler l’adversaire comme le bûcheron attaque le tronc d’arbre, c’est dans cette image nouvelle d’un artiste mué en combattant guerrier, qu’on a découvert un nouveau Platini depuis deux ans.

Albert Batteux, qui l’a vu naître à Nancy, dit fort justement : « Il a d’autant plus de mérite à se battre de cette façon qu’il n’était pas du tout fait pour ça…. »
Mais la bonne connaissance de soi et la volonté de progresser sans cesse sont aussi le propre des êtres d’exception, qu’ils soient footballeurs ou pas.
A vingt-neuf ans, Michel Platini semble à l’apogée de sa carrière et de sa valeur. Mais allez savoir jusqu’où il peut monter encore…

 

Jean-Philippe Réthacker
(France Football numéro 2 020, 25 décembre 1984)

(source francefootball.fr)


CLASSEMENT
 

1. Platini (France, Juventus Turin), 128 points.
2. Tigana (France, Bordeaux), 57 pts.
3. Elkjaer-Larsen (Danemark, Hellas Vérone), 48 pts.
4. Rush (Galles, Liverpool), 44 pts.
5. Chalana (Portugal, Bordeaux), 18 pts.
6. Souness (Ecosse, Sampdoria Gênes), 16 pts.
7. Schumacher (RFA, Cologne), 12 pts.
8. K.-H. Rummenigge (RFA, Inter Milan), 10 pts.
9. Giresse (France, Bordeaux), 9 pts.
10. Robson (Angleterre, Manchester United), 7 pts.
11. Schuster (RFA, FC Barcelone), 6 pts.
12. Bossis (France, Nantes), Scifo (Belgique, Anderlecht), 5 pts.
14. K. Allofs (RFA, Cologne), Briegel (RFA, Hellas Vérone), Cabrini (Italie, Juventus Turin),
Jordao (Portugal, Sporting Portugal), 3 pts.
18. J. Olsen (Danemark, Manchester United), M. Olsen (Danemark, Anderlecht), McStay (Ecosse, Celtic Glasgow), Strachan (Ecosse, Manchester United), 2 pts.
22. Dassaev (URSS, Spartak Moscou), Hateley (Angleterre, Milan AC), Lung (Roumanie, Universitatea Craiova), Maceda (Espagne, Gijon), T. Nilsson (Suède, IFK Göteborg), 1 pt.


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